Oups, ça fait quelques temps que je n'avais pas publié! Je vais essayer d'être plus régulière à l'avenir, même s'il est vrai que je regrette de n'être pas encore passé à l'aspect "clinique" du métier qui, je pense, est générateur de beaucoup plus d'anecdotes et d'histoires à partager. En attendant, c'est plutôt mes doutes et interrogations que je partage. Mais aujourd'hui, je vais partager mes souvenirs d'été!
J'ai pu faire deux stages à visée "professionnelle" cet été: premièrement un stage obligatoire en exploitation agricole, plus précisément un élevage de chèvres et brebis laitières, ensuite un stage dans un zoo que j'ai dégoté par moi même presqu'un an à l'avance. J'avais toujours rêvé de voir les coulisses d'un zoo, c'est chose faite!
Vivre dans un élevage pour trois semaine était très intéressant, d'autant plus qu'il comportait une fromagerie. De la traite à la vente du fromage, c'est toute la production qui se passait sur place. Je garde de bon souvenirs des chevrettes qui me grimpaient dessus lorsque je venais les nourrir. Il a fallut porter des chevrettes pour les transférer dans le groupe alors qu'elles étaient resté avec leur mère par inadvertance lorsqu'elles sont nées quelques mois plus tôt. Je ne m'attendais pas à avoir une chevrette dans les bras! Le contact quotidien avec les animaux est quelque chose de vraiment chouette, je me suis dis que j'aurais aussi pu faire le métier d'éleveur, ça m'aurait beaucoup plut. Voilà pour la partie bisounours, mais ce stage m'a aussi permis de me confronter à la réalité économique et stratégique d'un élevage: les animaux sont là pour produire, leur produit sert à générer un revenu et cela implique des impératifs nécessaires mais pas spécialement joyeux. Un élevage ne peut se permettre d'avoir des bouches "en trop" à nourrir, un animal qui ne produit pas ou mal n'est pas rentable et peut même être un danger financier pour l'exploitation. La conséquence c'est que les chevreaux et agneaux mâles sont envoyés à la boucherie dès que possible, même chose pour les chèvres ou brebis trop vieilles pour produire assez de lait. Cette façon de faire est inévitable et je le comprends bien, mais quand même je suis un peu triste pour ces animaux que l'on a connu des années et qu'on envoie à l'abattoir ou pour des animaux à peine nés qui ne verront pas grand chose de la vie avant qu'on la leur prenne. Je sais que c'est une nécessité pour une exploitation, je sais qu'il faut bien tuer des animaux pour manger de la viande (je ne suis moi même pas végétarienne), mais pourtant j'ai encore du mal avec cette dualité: élever des animaux, les voir naître, les nourrir, les soigner, tout en sachant que leur destin est l'abattoir, ce ne doit pas être facile. Ensuite, j'imagine qu'on "s'habitue" ou du moins qu'on se fait une raison, mais c'est peut être pour ça qu'en fin de compte je ne serai pas éleveuse.
Mon stage au zoo, d'une durée de trois semaines également était vraiment génial. Ça faisait longtemps que j'en rêvais, je n'ai pas été trop déçue! Bon ça reste un stage et comme partout je crois que c'est un fait acquis que stagiaire = larbin ce qui s'est traduit pour moi par beaucoup de nettoyage mais une fois qu'on le sait et qu'on l'accepte, tout va bien. Et de toutes façons, ce nettoyage il faut bien que quelqu'un le fasse! J'ai été affectée au quartier des oiseaux, au début j'ai été plutôt perplexe puisque je préfère de loin les mammifères et de fait, ne connaissait pas grand chose aux oiseaux. Mais au final, j'en suis très contente puisque j'ai énormément appris. Les très jeunes oisillons notamment requièrent pas mal de soins: il faut les peser tous les jours et les nourrir à la main que ce soit donner des graines à l'aide d'une pincette, de la bouillie à la seringue ou carrément à la sonde (directement dans l'estomac) selon l'espèce de l'oiseau. Et les oiseaux salissent BEAUCOUP leurs cages. J'ai eu la chance de pouvoir pucer (identification électronique) un bébé flamant rose, c'était la première fois que je pucais un animal. A part les oiseaux, il y eut encore d'autres moments mémorables! Quelques autopsies: lynx, pélican, oeufs aussi! J'ai pu voir une castration de wallaby, celui là même qui avait perdu sa mère et que nous élevions à la main dans le bâtiment des oiseaux. J'ai appris à préparer des flèches contenant du vaccin pour les animaux impossible à attraper qu'il faut donc flécher: j'étais aux anges ce jour là, je trouvais ça tellement passionnant, je n'avais vu ça que dans des documentaires télé et voilà que là ça se déroulait devant mes yeux et j'y avais un rôle (tout petit mais un rôle quand même). D'autant plus que dans la même journée j'ai effectué la première vaccination de ma vie et attention: sur un chat sauvage (chat des sables link plus précisément)! Alors là c'était le summum du stage tout entier, c'était tellement génial et j'étais tellement contente, je n'aurais jamais osé rêver qu'on me donne l'opportunité de faire ça. C'était magique!
Sur un plan un peu plus terre à terre j'aimerais quand même mentionner que j'attendais quelque chose de ce stage: ce stage au zoo, je me l'avais fixé comme une expérience qui me permettrai de décider si je suis prête à me diriger vers une carrière de vétérinaire de parc zoologique. C'est une idée qui me trottait dans la tête depuis longtemps, mais le chemin pour y arriver est je pense semé d'embûches, pas facile en tous les cas. Je pense que si je décide de le faire j'y arriverai, mon obstination et ma ténacité ne sont plus à prouver. Si je le voulais, il suffirait de mettre tous mes efforts dans la bataille, de "tout faire pour" et notamment d'autre sacrifices. Mais la question qui se pose est: "est ce que je le veux vraiment?", je pensais donc qu'à l'issue de ce stage je pourrais répondre à cette question de façon claire, or il n'en est rien! La question se pose toujours. Suis-je prête à abandonner tous les autres aspects du métier de vétérinaire? Ai-je vraiment envie de faire encore tant d'efforts? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle? Quel sera le niveau réel de difficulté? Est ce que je le sur-estime? Est ce que je le sous-estime? Et je n'ai pas la réponse à ces questions, donc pour l'instant, je ne prends pas de décision: peut être oui, peut être non. J'attends de voir comme on dit, peut être qu'une autre spécialité m'attirera plus dans l'avenir, mais je n'oublie pas non plus cette idée de devenir "véto de zoo". Je reconsidererai la question dans quelques temps...